
C'est un refrain qui ne laisse personne indifférent. Lancé en novembre 2011 dans les media haïtiens, le spot « Manman doudou » vise la promotion des produits locaux. Réalisé sous le label « Kore Pwodiksyon Lokal », ce clip publicitaire propose un menu varié de plats haïtiens. Depuis, quelle place occupe la consommation locale dans le quotidien des ménages haïtiens ?
Pour Mirlène G. Hyppolite, employée de banque, la diffusion du spot est un encouragement à la consommation locale. « Cette publicité présente les plats les plus représentatifs de la cuisine haïtienne », souligne-t-elle. Cette banquière de plus de dix ans d’expériences précise « Le menu quotidien de l'Haïtien est bien décliné ».
« Je ne peux pas parler d’impact » lance l’homme de loi Jeffrey Clarck Lochard. Il déplore la non diffusion du spot dans sa ville de résidence. Cependant, le responsable du centre multimédia de la Minustah à Jacmel signale « Dans certaines activités culturelles, les disc-jockeys en font usage rien que pour créer de l’animation ».
Le chanteur évangélique Nicky Christ avoue être fasciné par cette campagne. « Cette mélodie entrainante a conquis mon attention, je deviens maintenant un obsédé des produits locaux ».
Pour rien au monde, Guy Vital-Herne n’entend négocier les produits typiquement haïtiens. Ingénieur informatique de son état, ce jeune père de famille croit qu’il y a de bonnes raisons de consommer local. « C’est plus enrichissant pour les enfants particulièrement quand on sait qu’il n’y a pas beaucoup d’agents chimiques dans les produits haïtiens », affirme t-il.



Les denrées haïtiennes sont imbattables en terme de saveur, estime Tilus Josel, un agent de sécurité. Lui qui veille à l’entrée d’un restaurant de fast-food à Pétion-ville dit n’être jamais tenté par les produits importés. «Quand je déguste par exemple un avocat cultivé en Haïti, je pense qu’aucun autre ne peut être plus succulent ».
« Il faut varier sa consommation ça ne doit pas être tous les jours du riz importé», martèle-t-il.
C'est le seul moyen d’encourager la production agricole, pense Délice Archange, messager de la Chambre de commerce haïtiano-américaine (HAMCHAM). Il se dit révolté par rapport à la réalité actuelle ou le plus fort des produits consommés en Haïti vient de l’extérieur.

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