Les médias haïtiens sont souvent critiqués. Les journalistes sont parfois accusés de
connivence avec des leaders politiques, de violer systématiquement les
principes d’éthique et de déontologie. Pour pallier ces problèmes, nous avons questionné
dix citoyens pour savoir ce qu’ils changeraient aux medias s’ils étaient eux-mêmes
journalistes.
Leneck François, la quarantaine, estime que l’instauration d’un cadre
légal pourrait contribuer à règlementer le fonctionnement des médias haïtiens.
« Qui sont les journalistes ? », s'interroge le chimiste. Pour lui, il faut un cadre légal pour résoudre ce problème « Je ne sais pas qui va prendre l’initiative mais c’est une nécessité. »
2- Application d’un code d’éthique et de déontologie
Elle n’écoute
pas souvent la radio et regarde parfois la télé. Aline est cuisinière dans
une ONG. Elle constate un vide dans le travail des médias.
« Il y a deux types de médias, dans l'opposition ou en faveur du gouvernement. C'est un problème. Il faut
que les journalistes respectent les principes de leur métier », conseille Aline.
Cela passerait effectivement par l’application stricte du code d’éthique et de déontologie.
3- Faire bénéficier les journalistes d’une formation de base
Elle a 27 ans. Elle est assistante administrative au
programme de Master de Journalisme de l’Université Quisqueya et du CFPJ-Paris. Emmanuela Bovil en est certaine : la formation de base des
journalistes est indispensable pour la bonne marche des médias.
« Il faut augmenter la connaissance des journalistes qui en
ont grand besoin dans des domaines précis. Cela peut être un des facteurs de succès
pour les entreprises de presse.»
4- Mettre un place des programmes de formation continue
Étudiante en communication sociale à
l’Université d’État d’Haïti, Mariane Pierre, 24 ans, est passionnée des
médias. Elle veut déjà faire une carrière dans le journalisme.
« Malheureusement, dit-elle, je ne vois pas de modèle pour le moment. Mais
il faut un programme de formation continue adapté aux besoins et aux envies de chacun (…) Il y a des
médias qui ne respectent pas les principes. On a l’impression que les
journalistes ne maîtrisent pas le travail qu’ils font », exprime-t-elle.
Juriste, Philippe
Jean, 50 ans, n’écoute que quelques émissions de radio. « C’est un choix que je fais car toutes les
stations de radio ont quasiment la même programmation. Rien d’innovant… »
« Je suis
pour le développement d’un plan d'innovation dans les organes de presse. Je suis pour de nouvelles initiatives prises
en ce sens », indique Philippe.
6- Renforcer les liens entre employeurs et employés
Il est réalisateur et peintre. Il a une formation en journalisme. Jude Stanley Roy ne contredit pas ceux qui pensent que les médias fonctionnent mal pour la plupart. « Si
l’on veut améliorer le problème des médias, il faut renforcer le lien entre employeurs
et employés », croit Jude Stanley.
Pour ce trentenaire qui rêve de terminer sa carrière professionnelle dans le
journalisme, le manque d’harmonisation entre les propriétaires des
médias et les journalistes peut affecter la bonne marche de ces institutions.
7- Mieux rémunérer les journalistes
« Aujourd’hui, plus de
la moitié des journalistes les mieux formés travaillent dans une ONG ou dans un
Ministère vu l’avantage salarial. C’est un manque à gagner pour les médias »,
souligne Nytale Pierre, secrétaire administratif dans une institution associative.
Pour elle, les propriétaires des médias doivent redoubler d’efforts pour mieux
rémunérer les journalistes professionnels s’ils veulent éviter les dérives.
8- Des programmes qui répondent aux attentes de la population
Peterson
Alcindor, chômeur, adore écouter la radio et regarder la télé. Pourtant,
ses attentes ne sont pas toujours comblées. « Les médias, via leur programmation, doivent développer un dialogue avec
toutes les couches de la société ».
« Leur problème, c’est l’absence d’une
programmation qui reflète l’aspiration des citoyens. Il n’y a pas réellement un
contact entre les stations de radios et les télévisions », déclare-t-il.
9- Respect de la liberté d’expression
« Il
y a plusieurs médias qui se font carrément partisans d’une cause ou d’une
personne. Ils choisissent de donner la parole à qui ils veulent », regrette
Johny.
Selon lui, les médias, eux-mêmes garants de la liberté de
la parole, doivent respecter la liberté d’expression des citoyens.
10- Une meilleure implication dans le social
D’après Jean, agent d’entretien dans une organisation locale, les médias n'accomplissent pas totalement leur mission. Ils accordent plus d’importance aux sujets politiques que sociaux.
« Il n’ y a pas une vraie relation de proximité
entre les médias et les citoyens. Dans leur programme, ils accordent plus de la
moitié de leur temps d’antenne à la politique », critique Jean.
Et vous, quelle serait votre proposition pour améliorer les medias en Haïti ? Dites le nous !
Texte et Photos :
Sylvestre
Fils Dorcilus
Suivez-moi sur @sfdorcilus et Facebook
Bonjour Sylvestre,
RépondreSupprimerJe ne pense pas que le cadre légal réglerait le problème des journalistes puisque ce cadre légal, il existe déjà. nous avons déjà le décret du 30 mars 1986 et le Code de déontologie des médias et des journalistes du 8 décembre 2011.
je crois que la formation et de meilleures conditions de travail constitueraient une grande étape dans cette bataille et aideraient à déchouker les magouilleurs de la presse.
En passant, tu te fais rare, cher ami!
BIEN A TOI!
Bonsoir Cassandre JB,
Supprimerdésolé de te répondre si tard mais mieux vaut tard que jamais. Je suis entièrement d’accord avec toi mais je ne fais rapporter ce que pensent les citoyens.
Merci pour ton intérêt.
SFD
Salut Dorcilus,
RépondreSupprimerMoi, je pense que la formation continue et une meilleure rémunération des travailleurs de la presse pourraient au moins contribuer à améliorer ce système. Je crois aussi qu'il faut une parfaite corrélation entre les patrons de médias et les employés pour le bon fonctionnement du système.
Mathieu Philomé, journaliste, av., poète.
Bonsoir Mathieu,
Supprimerdésolé de te répondre si tard mais mieux vaut tard que jamais. Je suis entièrement d’accord avec toi mais je ne fais rapporter ce que pensent les citoyens.
Merci pour ton intérêt.
SFD